L’idée de distordre l’espace n’est pas nouvelle : cette carte du littoral du lac Michigan “dépliée” sur un axe vertical par Daniel Huffman avait par exemple beaucoup de classe. Avec ce principe on peut profiter de toute la hauteur de page en scrollant de haut en bas et ça fonctionne bien pour simuler l’itinéraire sur un axe de transport : tentons ça pour visualiser notre trajet Paris - Lyon - Marseille en quantifiant ce qu’on peut trouver le long de la voie (à 1 km de part et d’autre).
La carte devient donc un graphique de type diagramme en barres non dénué de spatialité (distance en km du départ à l’arrivée) puisqu’on a linéarisé une voie qui serpente , disons une polyligne recto-rectifiée ?
Trois dimensions viennent à l’esprit si on veut essayer de retranscrire l’expérience du paysage quand on s’assied confortablement dans ce train :
🐄 🐑 🚶 - Ce qui vit : est-ce qu’on peut apercevoir du monde derrière sa fenêtre ? Des humains ou des animaux ? Difficile de connaître la localisation des chevreuils et des sangliers alors concentrons nous sur les vaches et les autres.
⛰️ 🏭 🌲 - Ce qu’on voit : En regardant l’occupation du sol aux abords de la voie ferrée, on se rapproche de l’impression visuelle que l’on peut ressentir en regardant par la fenêtre.
🌱 🍆 🍇 - Ce qui pousse : les cultures sur les parcelles à proximité nous montrent aussi qu’on traverse des mondes différents au fur et à mesure de l’approche de la Méditerranée.
Pour se localiser en plus de la distance parcourue depuis le départ du train on indique les limites des départements mais aussi celles des régions naturelles issues du superbe projet photographique de Nelly Monnier et Eric Tabuchi.