Si les touristes viennent nombreux visiter la France pour ses paysages variés, le relief n’est pas étranger à cette richesse de contrastes. Plus que l’altitude c’est la déclivité qui affecte largement notre perception des paysages. En tout cas, la mienne. Rien ne me désespère plus que les paysages plats à perte de vue (toutes des « mornes plaines », Waterloo comprise) alors que je ne me lasse jamais des panoramas vallonnés voire escarpés.
La BD ALTI de l’IGN renseigne l’altitude sur chaque point du territoire avec une résolution de 75 mètres. On peut mesurer la déclivité à l’aide de l’écart-type calculé sur les points d’altitude de chaque commune, et connaitre ainsi la dispersion statistique de ces points : plus l’écart-type est élevé, plus l’altitude est variée et le paysage vallonné. L’écart-type a l’avantage de ne pas être sensible à la valeur de la moyenne : une commune au même profil topographique, qu’elle soit située à 50 mètres ou 1000 mètres d’altitude, aura le même écart-type. Pour exemple voici le profil topographique de trois communes ayant toutes une altitude moyenne de 100 mètres mais des écarts-types très différents (comme d’habitude, toute la méthode et le traitement de données est disponible sur la page du projet quanticampagnes) :
On a l’habitude de regarder uniquement l’altitude moyenne alors que derrière ce chiffre se cache des profils très différents. Pour repérer ces paysages plats ou vallonnés, l’idée est donc de procéder à la comparaison entre l’altitude moyenne par commune et l’écart-type de ses points d’altitude :
La discrétisation se fait par quantiles : les 5% de communes les plus basses (en vert foncé) ont une altitude moyenne inférieure à 32 mètres. Parallèlement, les 5% de communes les plus plates (en vert foncé également sur la seconde carte) ont un écart-type inférieur à 4 mètres. Est-ce que ce sont les mêmes ? Loin de là !
De nombreuses communes du littoral méditerranéen (exceptées en Camargue et dans le Roussillon), de la vallée de la Seine ou du Pas-de-Calais sont très basses mais en même temps très vallonnées contrairement à l’Alsace, la Beauce ou la Bresse où l’on trouve les zones les plus plates du pays, pourtant loin d’être les plus basses. Comparer altitude moyenne et déclivité sur le graphique qui suit fait également apparaitre des régions atypiques (survolez les points pour afficher le nom de la commune) :